Londres, 1560. Plus d’un siècle s’écoula depuis la mort de l’évêque Aldhelm et l’étreinte de l’élu de Fenrir que les Sanctifiés nommèrent « l’Impie » à cause des actes innommables et des ravages qu’il perpétra dans leurs rangs. L’Impie lui-même avait oublié son nom d’origine, et alors que sa cruauté maligne s’était peu à peu changée en appétit vorace, ses traits se pervertissaient en même temps que la bête prenait le pas sur l’humain. En plus de son mentor, le leader païen Gudbjörn, l’Impie bénéficia des enseignements des vampires de statut respectable qu’étaient devenus Nelly et Allister ; ceux-ci lui enseignèrent respectivement les disciplines du clan Gangrel et le Cruac, faisant de lui un redoutable vampire craint par ses ennemis autant que par ses alliés.
La Lancea Sanctum avait quant à elle un nouvel évêque, Jack Crowe, car Clyde Recon, l’infant de son prédécesseur devenu inquisiteur, n’avait pas souhaité succéder à son sire, trop accaparé par son désir de vengeance à l’égard de Nelly Montgomery qui l’avait une nuit envoyé en torpeur. Jack Crowe était un évêque plus pondéré qui désirait avant tout restructurer la ligue plutôt que de se lancer dans une énième croisade contre les vampires païens, comportement appuyé par le prince Tolucann Sinn lui-même qui rédigea un édit interdisant tout combat entre païens et Sanctifiés.
Mais Gudbjörn n’entendait pas abandonner la lutte, et l’Impie serait son arme décisive lors de la confrontation finale, Ragnarok. Les vampires païens devaient se tenir prêt lorsque la nuit fatidique arriverait. Pour cela, ils devaient savoir quand cela se passerait…
Allister, nouveau maître ritualiste des vampires païens après la Mort Ultime d’Eric des années auparavant, s’apprêtait à recevoir des dieux la date précise de Ragnarok à travers le sang d’un mortel sacrifié. Mais avant même qu’il ne puisse lire le message divin, les païens subirent une attaque massive des Sanctifiés, telle un écho du passé. Les soldats de la Lance furent repoussés, mais un mystère demeurait : comment, alors que le lieu du rituel ainsi que l’existence même de cette cérémonie n’étaient connues que des vampires païens, les Sanctifiés avaient-ils pu savoir que leurs ennemis allaient se regrouper massivement en un lieu précis ? Gudbjörn charge deux de ses plus loyaux subordonnés, Nelly et Allister, de le découvrir…
Cependant, les deux ancillae furent confronté à une difficulté dont ils étaient eux-mêmes la cause. Ils auraient souhaité se rendre au Château Scur, Elysée de Londres, afin d’y rencontrer le Sénéchal Stephen Coldbridge ou même d’autres damnés, mais l’accès leur était interdit sous peine de Mort Ultime depuis que leurs auras de diableristes avaient été percées à jour près d’un siècle auparavant. Ce handicape leur rendait la tâche bien plus compliquée qu’elle ne l’était déjà. Alors, ils tentèrent le tout pour le tout, optant pour la solution la plus risquée d’entre toutes. Ils décidèrent de recruter l’Impie et se rendirent en territoire Sanctifié en espérant éviter les patrouilles de croisé et capturer un vampire isolé dans le but de l’interroger. Malheureusement, ils payèrent leur audace car ils furent surpris par la coterie de l’inquisiteur Clyde Recon. Ce dernier vit dans cette rencontre inattendue une opportunité immanquable de se venger de Nelly. Le combat fut âpre et violent, mais le nombre était à l’avantage des Sanctifiés qui provoquèrent la torpeur de Nelly et Allister et forcèrent l’Impie à fuir sous forme de loup. Nelly et Allister ne reparurent jamais.
Gudbjörn ne parvint jamais à percer le mystère de l’attaque des Sanctifiés, et son ignorance le mena à sa perte. Une nuit, le ton monta entre Gudbjörn et son infant. L’Impie, malgré ses instincts meurtriers et sa soif de meurtre, ne comprenait pas l’obstination de son sire à attaquer sans relâche les Sanctifiés en bafouant sans scrupule l’édit princier, prenant ainsi le risque inconsidéré de s’attirer les foudres d’un second ennemi bien plus puissant : l’Invictus. L’intelligence raisonnée qui demeurait encore dans l’esprit de l’élu de Fenrir le poussait à croire que les païens ne viendraient jamais à bout des Sanctifiés par des attaques directes et qu’il fallait se pencher sur une guerre à long terme qui ne pouvait se mener que si les vampires païens formaient une force politique reconnue par le prince. Ainsi, l’Impie avait demandé audience au prince Tolucan Sinn afin de lui jurer allégeance et de lui offrir la tête de son sire sur un plateau en échange d’une place au conseil et d’une reconnaissance politique pour les vampires païens. Tolucan Sinn accepta et l’Impie lui livra la date et le lieu du rituel visant à prédire Ragnarok. Le Sénéchal Stephen Coldbridge joua le rôle de messager et transmit l’information à l’évêque Jack Crowe.
C’est ce qu’avoua l’Impie à son sire lors de leur entrevue, juste avant que des vampires loyaux à l’élu de Fenrir n’entrent en scène pour épauler leur nouveau leader. Trahit, Gudbjörn ne pu vaincre à lui seul ses anciens alliés et le monstre qu’il avait lui-même créé. Il tomba sous les coups de ses assassins et fut diablé par son propre infant. L’âme du très ancien vampire viking accrut considérablement la puissance de l’Impie, faisant de lui un être encore plus redoutable et monstrueux.
Ayant honoré sa parole, l’Impie se vit accordé toutes ses requêtes par le prince. Ainsi fut donc créé le Cercle de la Sorcière dont l’Impie devint le Hiérophante et représenta au conseil de la ville. Une nouvelle ère commençait pour les vampires païens, désormais force politique et religieuse reconnue ; une nouvelle ère commençait pour la Lancea Sanctum dont l’ennemi avait revêtu un nouveau manteau.
Une nouvelle ère commençait pour tous les damnés de Londres, dans l’attente inexorable d’une confrontation finale aux proportions dantesques : Ragnarok.
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Sujet: L'Elu de Fenrir, seconde partie 
Jeu 20 Aoû - 17:45
